DISCOURS Prononcé par S. S. le Patriarche ALEXIS À la séance plénière de clôture de la conférence des Chefs et des Représentants des Eglises Orthodoxes Autocéphales, dans la cathédrale de la Résurrection de Sokolniki à Moscou
Le 17 juillet 1948
Saintetés, mes Vénérables Seigneurs les Métropolites, Archevêques et Evêques et toute la respectable Assemblée.
Avec l’aide de Dieu, nous avons achevé notre travail. J’espère que nous l’avons accompli pour le bien de la Sainte Eglise Orthodoxe.
Avant tout, au nom de l’Eglise Orthodoxe Russe, je remercie nos Hôtes et nos Collègues; leurs Saintetés les Patriarches et leurs Eminences les Métropolites, qui sont venus assister à notre fête et qui ont participé à notre Conférence.
Nous y voyons l’expression de leur affection fraternelle, à laquelle l’Eglise Orthodoxe Russe répond pleinement.
D’un commun accord, nous avons pris des décisions sur des questions religieuses très importantes et dans cette union, nous voyons de nouveau un symptôme heureux de l’union spirituelle et de fraternité entre nos Eglises Orthodoxes.
De cette façon, on ne peut pas dire de nous ce qu’écrivit autrefois le Pape Léon au sujet des évêques orthodoxes qui furent forcés de signer les décisions hérétiques au Concile d’Ephèse en 449, «ils ont tendu vers les signatures des mains qui n’étaient pas libres».
D’un commun et unanime accord nous avons pris les décisions qui nous ont été dictées par notre affection et notre fidélité à l’Eglise Orthodoxe.
Nous considérons cette réunion que nous éstimons très importante pour la vie commune de l’Eglise, comme étant l’expression de la voix de toute l’Eglise Orthodoxe. Cette Conférence doit démontrer au monde religieux tout entier que l’Eglise Russe, en la convoquant cette Conférence, n’avait qu’un but, celui d’unir les Eglises Orthodoxes en une union spirituelle.
Cette Conférence doit également démontrer que nous, de même que les Patriarches de l’Orient Pont jadis exprimé, il y de cela a exactement 100 ans, en 1848, nous n’avons aucun désir de pouvoir temporel et que nous sommes seulement unis par les liens de l’amour et du zèle pour notre Mère commune l’Eglise et pour l’unité de la foi.
Nous regrettons profondément que les Hiérarques des Eglises Grecques n’aient pas reçu de mandat de leurs Chefs, et en premier lieu, de Sa Sainteté le Patriarche Oecuménique de Constantinople, afin de participer à notre Conférence. Nous en sommes affliges, parce que tous nous désirons l’union et estimons qu’il est de notre devoir sacré de garder et de renforcer par tous les moyens cette union. Nous craignons que l’unité et la plénitude de l’Eglise ne soient compromises de quelque façon que ce soit, ce que St. Jean Chrysostome, estimait être un mal non moindre que celui de créer des hérésies.
En terminant notre Conférence, j’exprime encore une fois ma reconnaissance à nos Confrères pour leur participation et pour les efforts qu’ils ont fournis lors de l’élaboration de nos décisions.
J’espère que ce n’est pas notre dernière Conférence, que ce n’est pas la dernière réunion des Eglises Orthodoxes, mais que ce n’est que le commencement des réunions générales des Eglises Orthodoxes pour la résolution en commun des questions religieuses qui surgissent au fur et à mesure.
J’invoque la bénédiction du Seigneur sur cette communion spirituelle et sur notre union indélectible.
Que Dieu fasse que cette union se renforce de plus en plus et qu’elle devienne un rempart inébranlable contre tous les dangers, qui menacent l’Eglise Orthodoxe.
Nous croyons que le Christ est parmi nous et qu’il le sera toujours. Amen.